Promenade solitaire? [PV Euphemia]

Comment remédier à tout cela? C'était la question qui trottait dans la tête du jeune Empereur à ce moment précis. Pourtant, il aurait pu se permettre d'être insouciant. La beauté du jardin oùil se promenait pouvait sans problème chasser tous ses soucis. Décoré avec gout, il marriait les plus belles fleurs du pays aux couleurs vives des plantes exotiques. La main de Lelouch passa négligément sur une fleur, en caressant doucement les pétales. Rien n'arrivait à lui retirer ses soucis de la tête. A son futur affrontement avec Nanaly s'ajoutaient les remords qu'il ressentait vers son entourage. Comment pourrait-il encore regarder en face des personnes qu'il avait blessées. Un soupir franchit ses lèvres, alors qu'il commençait à marcher. C'était uniquement dans ces moments de soltiudes qu'il laissait transparaître ses doutes et ses angoisses. Pour ceux qui lui faisaient face, il n'était plus qu'un Empereur froid et distant, tout juste capable d'ésquisser un sourire.
Oh bien sur, il y avait les personnes qui lui étaient proches, avec lesquelles il s'efforçait toujours de montrer le meilleur de lui-même. Mais ce masque qu'il avait lui-même mis l'étouffait chaque jour davantage. Il ne se sentait plus à sa place dans son propre palais.

* Peut-être que je commence à devenir aussi pitoyable que mon très cher Père...*

Un petit rire froid s'échappa de ses lèvres alors qu'il crispait le poing. Non, il ne deviendrait jamais comme ce déchet. Il tiendrait bon, il maintiendrait ce masque en place jusqu'à la fin. Pour... Un bruit interrompit ses pensées et le jeune homme fit volte-face. Les seuls personnes autorisées à venir dans ce jardin étaient les membres de son entourage proche. Il ne pouvait pas craindre d'attaque dans ce lieu si isolé et si protégé. Mais il se méfiait tout de même. Ses gardes avaient eu à essuyer plusieurs tentatives d'assassinat lors de représentations officielles. Et Lelouch savait que le camp adversaire n'aurait été que trop heureux de le voir mourrir. Après tout, il s'était fait énormément d'ennemis. Il comptait même sa propre soeur dans ses adversaires les plus redoutables. Comment en était-il arrivé là en fait? Affronter Nanaly alors qu'il devait la rendre heureuse. Enfin, là n'était pas la question, il devait voir qui était cet "intrus" qui restait dans son jardin privé.
Ce fut donc avec une certaine méfiance qu'il s'avança vers l'origine du bruit.
Mais son air prudent laissa place à un sourire quand il reconnut la personne qui lui faisait face.

La paix, la guerre, un semblant de paix et à nouveau la guerre, tout cela ne plaisait guère à la jeune fille qui se baladait en ce moment-même dans le palais impérial. Cette jeune fille à la longue et soyeuse chevelure rose du nom d'Euphemia, troisième princesse de l'Empire Britannien s'ennuyait à mourir pour l'instant. Ni de trace de Suzaku, ni même de son grand frère, Lelouch. Que faire sans aucun des deux auprès d'elle ? Elle était comme seule et perdue dans cet immense palais. Que pouvaient-ils bien faire tous les deux d'ailleurs ? Elle aurait sû si Lelouch avait une entre-vue à cet instant, elle aurait été déjà au courant depuis un moment... Alors si il n'était pas occupé à des affaires sérieuses et/ou diplomatiques, que faisait-il ? Suzaku était-il avec lui ? La jeune fille s'inquiètait souvent trop vite pour ces deux-là. Un petit soupire s'échappa alors de sa bouche avant qu'elle ne hausse légèrement les épaules et continue sa marche sans grande volonté.

*Lelouch...Suzaku...Où est-ce que vous êtes encore ?*

A la fois elle avait envie de bouder parce qu'il ne restait jamais avec elle, mais d'un autre côté, elle ne pouvait le faire, pas à eux, elle tenait bien trop à eux. Et puis surtout, elle n'était plus une gamine ! Mais quelque chose, tout à coups, attira l'attention de notre jeune princesse, le jardin privé de l'Empereur. C'est ça ! Lelouch y allait souvent pour se remémorer des choses, pour repenser à d'autres choses, et surtout pour remettre ses idées en place, seul et au calme. Il ne pouvait qu'être là si il n'était nul part ailleurs dans le palais. Se pressant, et retrouvant le sourire joyeux qu'est souvent dessiné sur son doux visage angélique, la jeune fille s'approcha rapidement du jardin, ouvrant une porte et faisant plutôt beaucoup de bruits.
Une fois dehors, elle put reconnaître la silhouette d'un des deux jeunes hommes qu'elle cherchait depuis le début, Lelouch. Elle connaissait donc assez bien son grand frère. N'ayant sans doute pas été assez discrète, le jeune homme avait dû l'entendre et donc s'approcher d'elle, esquissant à son tour un sourire tendre comme lui seul en avait le secret.

"Nii-san ! Je te cherchais depuis un moment. Et Suzaku ? Il n'est pas avec toi ?"

Souriant, le jeune homme s'approcha vers sa soeur. C'était la seule personne, avec Suzaku et C.C., envers laquelle il pouvait se permettre d'être natruel et ejoué. Même si le cas d'Euphemia était un peu particulier. Car derrière le visage souriant et l'air rassurant qu'il prenait en présence de la jeune femme, lelouch ne pouvait s'empêcher de s'en vouloir. Parfois, il se disait que ce serait mieux si Euphie n'avait pas survécu, pour ne pas qu'il ressente toute cette culpabilité. Et la minute suivante, il s'en voulait de penser ça, rien qu'en voyant son sourire rayonnant. Il jouait parfaitement la comédie et il pensait que la jeune femme ne se doutait de rien. Il essayait d'être le plus natruel possible avec elle, de profiter des moments de joie et de tendresse qu'elle lui offrait, même s'il ne s'en était jamais autant voulu.
Lui qui était si déterminé, perdait tout courage et toute confiance en voyant le sourire de sa petite soeur. c'était étrange de voir comment il pouvait se montrer cruel envers ses adversaire et doux et gentil envers Euphie, qui avait été, pendant un court moment, son ennemie.

* Oui.... Tu as été mon adversaire le plus valeureux Euphemia...*

Perdu dans ses pensées, il n'entendit d'abord pas la question de la jeune femme. Puis un léger sourire se dessina sur ses lèvres en entendant sa requête. Il fut un instant tenté de lui demander si elle avait besoin de la protection de son cher Chevalier dans les jardins même de l'Empereur. Mais il s'abstient de tout commentaire. Après tout, Suzaku était sans doute la personne le plus digne de confiance qu'il connaissait, la personne à qui il pourrait sans aucun doute confier sa petite soeur.
Il se contenta donc de hausser vaguement les épaules:

-Je ne l'ai pas vu. Je suppose que son entrainement doit être éprouvant et qu'il n'a pas vraiment de temps à consacrer à la distraction.

Il supposait... Hem, on en fait, il en était sur. Suzaku s'entrainait plus dur que jamais. Il ne voulait plus répéter les erreurs du passé. Il prenait plus à coeur que jamais son rôle de Chevalier et Lelouch ne pouvait que l'approuver. Lui-même avait une lourde tâche à accomplir. Il se demandait simplement s'il saurait la mener à bien. Mais l'heure n'était pas aux doutes. Il leva la tête, qu'il n se souvenait pas avoir baissée, pour croiser le regard d'Euphemia.

- Tu me cherchais... Tu avais quelque chose de particulier à me communiquer?

Malgré son apparence innocente, Lelouch savait que sa soeur était une gouvernante et une négociatrice redoutable. On air doux et gentil avait le pouvoir de rallier les gens à sa cause, sans qu'elle n'ait besoin d'une quelconque puissance militaire. Il n'hésitait donc pas à lui demander son aide, pour des représentations officielles. Elle l'aidait à donner une image de lui plus douce, plus souriante et à faire oublier aux gens les victimes qu'il sacrifiait pour son projet. Ce n'était certes pas une attitude très noble, mais lui-même savait qu'il le fallait pour le bien de ses projets. Et sa soeur avait confiance en lui. Même s'il ne pouvait se vanter de mériter pleinement cette confiance, il était certain qu'au moins, ils partageaient le même objectif.

Regardant toujours vers son grand frère, le sourire tendre et touchant qui se dessinait toujours sur son visage, Euphemia était plutôt contente et rassurée d'en voir au moins un des deux. Ils avaient la mauvaise habitude de l'inquiéter plus qu'elle ne l'était déjà à cause de cette guerre, de plus, il la laissait bien trop sur le côté avec leurs entraînements en tout genre. Les seuls moments où elle était sûre d'être prévenue de leurs affaires c'était pour les réunions, les entre-vues ou les grands discours en tant qu'Empereur que devait faire de temps en temps Lelouch, car elle était toujours invitée à venir pour l'aider dans cela. A part cela, elle traînait toujours à leur recherche dans le grand palais. Quand elle n'avait plus envie de les chercher, elle tentait de sortir de ce bâtiment pour aller s'amuser un peu dehors, bien que parfois elle devait le faire fugitivement, pour éviter des refus et parfois, comme avant, elle avait droit à quelques sermonts. Mais ça, à force, elle commençait à en avoir l'habitude, et étant plus grande, elle assumait. Comme quoi, bien qu'étant princesse, elle n'avait guère beaucoup d'avantages, voir parfois encore plus d'inconvénient que de simples citoyens libres de leur choix et leurs désirs.
Revenons au sujet principal ! Maintenant qu'elle l'avait devant elle, maintenant qu'elle avait Lelouch pour elle, elle allait pas le lâcher de si tôt. Depuis qu'il était devenu Empereur, rares étaient les moments où ils pouvaient rester rien qu'à deux et au calme, sans qui que ce soit d'ennuyant. Rien qu'à deux entre frère et sa petite soeur. Celui-ci, malgré la question d'Euphie semblait encore bien silencieux. A quoi pouvait-il bien penser ? Qu'est-ce qui pouvait tant attirer l'attention du jeune homme alors que sa petite soeur, toujours très souriante, était devant lui, prête à lui sauter dans les bras, bien qu'elle ne faisait jamais. Qu'est-ce qui pouvait être si important qu'il ne semblait vraiment s'interresser à ce qu'elle disait ? Une fois de plus, toutes sortes de questions se bousculaient dans la petite tête de notre jeune princesse.
Il fallut d'ailleurs un bon moment pour que le jeune homme semble enfin "éveillé" et puisse enfin répondre à la question de sa jeune soeur.
Alors Suzaku s'entraîne encore ? Il ne s'accorde jamais de pause ! C'est grave quand même, mais enfin, si c'est son choix, Euphie comprenait et n'y mettrait aucune opposition.

"Je vois, j'espère qu'il s'arrêtera quand même un moment..."

En effet, elle voulait quand même pouvoir un peu passer du temps avec ce beau et si gentil Chevalier. Baissant un instant la tête, déçue de ne pouvoir voir de suite Suzaku, la jeune fille chipota un moment à sa robe et eut, soudain, un regard plutôt triste. Quand est-ce qu'ils pourront à nouveau se retrouver rien qu'à trois ? Et puis, elle voulait ressortir et s'amuser avec eux à l'extérieur, mais elle savait que cela serait de plus en plus dûre...
En entendant la question de Lelouch, Euphie releva doucement la tête, et effaça sa tristesse pour laisser à nouveau paraître un grand sourire.

"Rien de spéciale, je te cherchais simplement. Je m'ennuyais et je voulais savoir où est-ce que toi et Suzaku êtiez. Est-ce que je peux rester avec toi ? Je m'ennuie dans le palais."

Elle le regarda droit dans les yeux, son regard toujours très "ensoleillé" et surtout chaleureux. Allait-il accepter ? Sûrement, elle en était sûre !

Lelouch retient un rire amusé en voyant le visage déçu de la jeune femme. Elle lui faisait parfois penser à ces petites filles qui s'ennuyent toutes seules et qui ont besoin de quelqu'un pour pouvoir s'amuser. Bien sur, il sait qu'Euphemia n'est pas ainsi. Sa grande maturité lui permet de comprendre parfaitement la situation et de ne pas demander une attention qu'elle est de toute façon certaine de recevoir. Il comprend qu'elle se sente parfois mise à l'écart, c'est pour cela qu'il la convie à toutes les réceptions possibles, essayant de rester avec elle le plus possible. Il veut profiter des moments où il pet rester avec les personnes qu'il aime sans se soucier de rien. Mais ces moments-là se font de plus en plus rares. Lui et Suzaku sont toujours occupés et Euphie se sent délaissée. Comme quoi, on ne peut pas toujours mêler amusement et travail.
Le jeune homme se mit à marcher, entrainant sa petite soeur avec lui.

- Bien sur. Pour le moment, je n'ai rien à faire.

Il se demanda un instant s'il devait lui parler de cette conférence qu'ils devraient donner, bientôt, pour remonter le moral des troupes. La jeune femme serait indispensable à cet événement. Oh, bien sur, il savait qu'elle ne refusait jamais son aide. Mais il s'en voulait toujours de la mêler, elle encore si innocente, aux affaires surnoises et rusées de la guerre. Il se disait souvent qu'elle n'avait pas sa place parmis ces menteurs qui faisaient de la politique. Mais d'un côté, il était soulagé de voir qu'il y avait au moins une personne qui se soucierait du bien-être du peuple. Sur ce point-là, Nanaly et Euphie étaient pareilles. Elles mettraient leur vie en danger et leurs idéeaux au service du bien des habitants, qu'ils soient Britanniens, Japonais ou Chinois, peu importe.
Et souvent, Lelouch se disait qu'il aurait préféré qu'elles soient des égoïstes, qui restent cachées dans un palais pour assurer leur survie. Ainsi, il aurait été sûr qu'elles ne seraient pas en danger. Ainsi, il aurait été sûr de voir leur sourire quand il reviendrait. Ainsi... ce ne serait pas la haine qu'il verrait sur leur visage.
Avec un pincement au coeur, le jeune homme se rendit compte que ses pensées avaient encore dévié vers Nanaly. Il s'efforça de ne pas y penser et releva la tête vers Euphemia.
Erreur fatale. La couleur de ses yeux, semblables à ceux de Nanaly, lui fit comme un choc. Maisil parvient à garder un visage souriant. Il parlait rarement de Nanaly avec Euphemia ou Suzaku. Car affronter la jeune femme les blessait tous les 3.
Pour avoir quelque chose à dire, mais surtout pour chasser ces pensées moroses de son esprit, le jeune homme préféra lui parler:

-Nous aurons encore besoin de toi, bientôt. Tu pourras aider et tu resteras avec nous pour préparer une conférence de presse...